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Briser ses chaînes

Il y a longtemps que je porte un mal que je n’ai pu identifié que très récemment. J’ai longtemps ressenti que je n’appartenais pas au lieu qui m’entourait ; je me sentais imposteur de ma propre existence. Bref, c’est un feeling que j’ai gardé et apprivoisé avec le temps en me disant que c’est « normale » et que je vais « passer au travers ». Mais non, à ce jour, j’ai encore ce tourment… Par contre, j’ai maintenant une bonne idée d’où il peut provenir et c’est de plus en plus claire à force que j’avance dans mon parcours de vie. (Presque) Tout pointe vers ce qu’on nomme le « Capitalisme » . (J’écris « presque » parce que je sais que l’état perpétuel d’imposteur fais quand même parti de mon tempérament).

Oui, car c’est lui qui m’ordonne d’exécuter des tâches qui ne vont pas dans le sens de mes valeurs. C’est lui qui décide ce qui est bon ou mauvais pour moi. C’est lui qui m’impose ses besoins, des besoins qu’il croit être important pour moi. C’est pour ça, l’imposture. Je m’explique : n’est-il pas insensé que l’on naissent dans ce berceau appelé « Terre » pour y travailler le quart de notre vie pour ensuite y mourir ? N’est-il pas insensé que l’on ignore complètement les cris d’alarmes émient par nos écosystèmes ? N’est-il pas insensé que l’on ignore comment bien communiquer nos besoins, attentes, désirs alors que c’est la base de nos vies collectives ?

Nous sortons des institutions académiques le cerveau bien gras, mais nous ne savons aucunement comment s’occuper d’un jardin, recoudre nos vêtements brisés, survivre en forêt, faire la cuisine, être autonome quoi ? Nonnnn parce qu’il ne faudrait pas mais surtout pas être autonome ! Cela pourrait déboucher vers l’anarchie ! Blague à part, c’est ce système qui nous avait convaincu, jadis, qu’il était bon pour nous. Mais Jadis n’est plus et la nature évolue… Nous sommes Nature donc évoluons pour l’amour de celle-ci.

Pierre-Luc Beaulieu

Membre du collectif Québec en décroissance

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