Ce lexique est une liste (non exhaustive) de vocabulaire féministe qui peut aider à mieux suivre et comprendre la soirée. Nous l’avons construit en utilisant plusieurs sources indiquées à chaque fois.
Notions générales
Féminisme: il s’agit d’un mouvement humaniste et révolutionnaire qui a, à plusieurs reprises, abattu des préjugés et des inégalités afin d’améliorer la vie des femmes dans plusieurs endroits à travers le monde. Le féminisme ne cesse d’abattre les inégalités afin d’améliorer le sort des femmes. (Source: https://www.lafabriquecrepue.com)
Il y a plusieurs courants féministes, mais tous se relient par la même base: égalité des sexes, des genres, de la liberté d’expression, des opportunités, de la sécurité, des salaires etc. C’est la lutte pour une égalité sociale, politique et économique.
Féministe: c’est la pensée (révolutionnaire, mais qui ne devrait plus l’être) que les femmes et les hommes méritent les mêmes droits, les mêmes chances et les même opportunités.
Sexisme: attitude discriminatoire adoptée en raison du sexe. Le sexisme divise les rôles, habiletés, intérêts et comportements selon le sexe. Les effets principaux sont la discrimination envers l’un des sexes, en l’occurrence envers les femmes, et l’aliénation des deux sexes sous la coupe du patriarcat. (Source https://cretch.net/lexique-feministe)
Sexiste: c’est considérer qu’un sexe ou genre est inférieur à un autre (que la femme est inférieure à l’homme).
Sexisme bienveillant: moins évident à détecter. Cela ressemble à un compliment, même si c’est enraciné dans le sentiment de supériorité des hommes. C’est, par exemple, lorsque une personne dit que les femmes sont plus attentionnées que les hommes (et qu’elles devraient donc élever des enfants). C’est un comportement qui reste restrictif. (Source: https://antia-nco.com/blogs/blog-feministe/vocabulaire-feministe)
Machisme: tendance à mettre en avant sa masculinité et à penser que les femmes sont inférieures aux hommes.
Cissexisme: supposer qu’une personne d’apparence masculine est un homme, et un homme avec un pénis. Où inversement, considérer qu’une femme a des ovaires, un utérus, etc. Voir les gens de façon binaire, privilégier les personnes cisgenres
(source: https://cretch.net/lexique-feministe/)
Patriarcat: organisation sociale dans laquelle l’autorité est détenue par les hommes. (Nous sommes dans un système patriarcal) (Source: https://cretch.net/lexique-feministe/)
Matriarcat: organisation sociale dans laquelle l’autorité serait détenue par les femmes (ça n’a jamais existé sous cette définition) (Source https://cretch.net/lexique-feministe/)
Des sociétés matriarcales sous d’autres définitions, dont “une société « égalitaire » organisée par les femmes, mais non dominée par elles” ont existé et existent toujours. (voir les écrits de Heide Goettner-Abendroth)
Matrilinéaire: organisation sociale dans laquelle la filiation relève du lignage de la mère (Source: https://brussel.indymedia.org/spip.php?article14522&debut2=98, https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-l-histoire/la-fabrique-de-l-histoire-jeudi-19-mai-2016)
Masculinisme: mouvement cherchant à promouvoir les droits des hommes et de leurs intérêts, à l’inverse du féminisme (source: https://cretch.net/lexique-feministe/)
Le masculinisme avance que les hommes sont en crise d’identité et souffrent de la féminisation de la société occasionnée par la trop grande influence des féministes.
Évoluant en fonction des avancées du mouvement féministe, l’antiféminisme québécois se caractérise actuellement par la forme masculiniste. (Source: https://thecanadianencyclopedia.ca/fr)
Manosphère: est un ensemble de sites web, de blogs et de forums en ligne qui promeuvent certaines formes de masculinité, l’hostilité envers les femmes, une forte opposition au féminisme et une misogynie exagérée. (Source: https://www.telequebec.tv/documentaire/bitch-une-incursion-dans-la-manosphere)
Violences
Féminicide: apparu dans “Le Petit Robert” en 2014, le mot « féminicide » désigne le « meurtre d’une femme, d’une fille en raison de son sexe ». (Source: https://www.lapresse.ca/)
Mansplaining: façon dont certains hommes ont tendance à dévaloriser, voire à discréditer les connaissances d’une femme en lui expliquant des sujets qu’elle connaît déjà mieux. (Source : https://antia-nco.com/blogs/blog-feministe/vocabulaire-feministe)
Quand un homme explique d’une manière condescendante à une femme quelque chose en étant convaincu qu’il a raison sans remise en question, du fait de sa position de domination. Se fait régulièrement d’une façon inconsciente.
Manterrupting: contraction de « man » et « interrupting ». Cette expression désigne les cas où les hommes interrompent les femmes pendant qu’elles parlent et ne les laissent pas terminer ce qu’elles disent. Bien qu’on puisse être tenté de dire que tout le monde peut être interrompu pendant qu’il parle (ce qui est vrai), il existe en fait un nombre important de recherches qui confirment que les femmes sont beaucoup plus souvent interrompues que leurs collègues masculins. (Source : https://antia-nco.com/blogs/blog-feministe/vocabulaire- feministe) Exemple: https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/583053/il-faut-arreter-de-briser-les-filles
Victimblaming: acte d’incriminer d’abord la victime ou de lui faire honte pour ce qui lui est arrivé, et non son agresseur (Source : https://cretch.net/lexique-feministe)
Culture du viol: croyances et pratiques sociétales qui justifient de manière insidieuse la maîtrise et la soumission du corps des femmes allant d’attouchements à une agression sexuelle. Exemple: l’idée qu’une femme qui dit non, est au fond, consentante. Le fait de chercher la responsabilité de la victime plutôt que de poser celle de l’agresseur. (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Sexes et genres
Sexe: l’aspect physique de la personne en ce qui concerne des caractéristiques sexuelles primaires ou secondaires et génétiques. Non pas forcément, non-plus, « binaire » puisqu’il y a beaucoup de variantes intersexuées. En général en français on considère que »mâle » et « femelle » sont utilisés pour désigner des animaux plutôt que des personnes, alors ou peut préférer « de sexe masculin » ou « de sexe féminin » (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Genre: nom qui correspond à plusieurs idées et domaines d’études, centrés sur les questions de ce que cela signifie d’être un homme ou une femme, ou autre chose, dans la société dans laquelle on vit, et dans sa tête et ses comportements et ses rapports avec les autres. Si sexe concerne, surtout les attributs du corps, genre concerne plutôt des aspects psychologiques et sociaux. (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Femme: identité de genre féminine
Homme: identité de genre masculine
Identité de genre: sentiment intime d’être un homme ou d’être une femme, peu importe le sexe assigné à la naissance. (Source: https://femulaval.wordpress.com/ecriture-inclusive)
Rôle de genre: ensemble de comportements traditionnellement associé au fait d’être un homme ou une femme et attendu par la société, ou de manière plus large, la manière dans laquelle on se comporte du fait d’accepter d’appartenir à un genre nommé (on peut imaginer qu’il y a un rôle de genre pour un/e androgyne, qui consisterait à mélanger des comportements traditionnels masculins et féminins, et ne pas être trop masculin/e ou féminin/e..) (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
LGBTQ+ : c’est un acronyme: lesbiennes, gais, bisexuel.les, transgenres, queer. Le symbole «+» englobe les termes intersexe, asexuel.le, two-spirit, pansexuel.le… (Source: https://urbania.ca/article/le-petit-lexique-du-feminisme)
Cisgenre: lorsque l’identité de genre d’une personne correspond au sex et genre assigné à sa naissance. (Source: https://femulaval.wordpress.com/ecriture-inclusive)
Transgenre: lorsque l’identité de genre ne correspond pas ou pas complètement au genre associé avec son sexe de naissance. (Source: https://femulaval.wordpress.com/ecriture- inclusive)
Intersexué.e.s: humains (environ 1 pour 2000 en France) naissant avec des attributs génitaux et/ou chromosomiques et/ou hormonaux appartenant aux 2 types de sexe. Les intersexués s’organisent depuis des années pour défendre leur droit à être inter et dénoncer les mutilations génitales dont ils sont victimes (on excise légalement en France, par exemple). Voir AMA de Clyde. A ne pas confondre avec hermaphrodite (ancien mot pour dire intersexué chez les humains), soit individus possédant les attributs fertiles des 2 sexes (les gastéropodes par exemple). (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Binaire et binarité : tendance à diviser les êtres humains dans deux camps clairement différents et séparés et à accepter les rôles de genre typiques (les filles aiment le rose, les garçons le bleu…). Sur le plan personnel, être plutôt binaire (par exemple, une femme traditionnellement féminine, ou un homme traditionnellement masculin) n’est pas un problème si ça vous convient, mais ça peut être un problème si vous voulez imposer une vision binaire de la société pour tout le monde. (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Non-binaire: façon de parler du genre sans se cantonner aux genres binaires homme/femme. Concerne aussi une identité de genre à part entière. (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Notions autres
Sororité : attitude de solidarité entre les femmes
Intersectionnalité : ce concept a été inventé par Kimberlé Crenshaw en 1989 qui s’inspire des écrits des Black Feminist. Il permet de prendre en compte les facettes et la complexité de l’identité d’une personne. (Source : Le féminisme en sept slogans et citations, Anne- Charlotte Husson) Prendre en compte les différents types de systèmes oppressifs dont peut être victime un individu (femme/noire/handicapée), la manière dont ils s’agencent, s’imbriquent, multiplient les freins et les dangers sociaux. (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Inclusif: groupe de parole où tout le monde peut contribuer, en particulier ceux/celles sont qui sont les premier.e.s touché.e.s par le sujet d’étude du groupe. (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Empowerment (en anglais), en Fr = empouvoirement: c’est devenir soi-même pour soi- même, de saisir les moyens pour trouver sa place et évoluer dans la société, prendre le pouvoir sur sa vie et dépasser les paradoxes. En gros s’auto-réaliser avec nos propres choix. (Source: https://www.madmoizelle.com/empouvoirement-empowerment-definition-566369)
Écriture inclusive/épicène: inclure l’ensemble des personnes binaires et non-binaires dans l’écriture. Afin d’éviter de mégenrer une personne par notre langage écrit. “Permet d’éviter l’invisibilisation de toutes les personnes ne s’identifiant pas au genre qui domine notre exercice de la langue française: le masculin”. (Source: https://femulaval.wordpress.com/ecriture-inclusive)
Privilèges: si on est valide on est privilégié-e par rapport à celleux qui ne le sont pas. Si on est hétéro on est privilégié-e par rapport à celleux qui ne le sont pas. Si on est cisgenre on est privilégié-e par rapport à celleux qui ne le sont pas. Etc, etc, etc. Les notions de privilèges et oppressions croisées sont difficiles à assimiler parce que notre conditionnement mental nous entraîne à penser en terme de hiérarchie, et qu’on a tendance à hiérarchiser les oppressions (du type : est-ce que c’est plus grave d’être une femme ou d’être racisé-e ?). La clef n’est pas de hiérarchiser, mais de prendre conscience de ses propres privilèges (on en a tous) et d’écouter les personnes qui n’en bénéficient pas : chaque oppression est différente. Voir « checker ses privilèges » vu plus haut. Être en situation de privilège n’implique pas forcément de les utiliser de manière consciente, mais de profiter directement ou indirectement de la position sociale que cela induit. Ex : Une femme gagne en moyenne 27% de moins qu’un homme, être homme dans le monde du travail est donc une situation de privilège (même si on n’est pas celui qui décide des salaires) (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Spécisme: penser qu’il existe une hiérarchie entre les espèces vivantes. (Source: https://cretch.net/lexique-feministe)
Ecoféminisme: courant féministe qui constante les similitudes et causes communes entre les systèmes de dominations sur la nature (par les humains) et sur les femmes (par les hommes). Terme utilisé pour la première fois en 1974 par Françoise d’Eaubonne.
Les vagues du féminisme
1ere vague: féminisme égalitaire ou libéral. La première vague est celle qui occupe la première moitié du vingtième siècle en Occident: elle est caractérisée par le combat pour les droits des femmes. Elle est souvent assimilée aux féministes égalitaristes, mais il est important de savoir qu’il existe déjà à cette époque des féministes révolutionnaires. Il faut aussi noter que le féminisme égalitariste n’a pas disparu avec l’apparition de nouvelles vagues, mais qu’il est toujours actif. (Source: http://www.rgfcn.org/que-faisons- nous/courants-feminisme/les-courants-du-feminisme)
Les revendications féministes de cette vague étaient d’ouvrir des opportunités aux femmes, en mettant l’accent sur le droit de vote des femmes. Ce sont les débuts timides de la libération de la femme.
2eme vague: féminisme radical. La deuxième vague s’élève au début des années 1960. Après une vingtaine d’années moins actives sur le plan du féminisme. elle apporte un bouillonnement intense. Elle est souvent assimilée au féminisme radical, mais elle est bien plus large : les féministes noires américaines s’imposent avec leur activisme et leur nouvelle vision et, un peu partout dans le monde, les féminismes anti-coloniaux commencent à mener leurs propres luttes. (Source : http://www.rgfcn.org/que-faisons-nous/courants-feminisme/les- courants-du-feminisme)
Cette vague s’est déroulée dans le contexte des mouvements anti- guerre, des droits civils et de la conscience de soi croissante de divers groupes minoritaires dans le monde. Dans cette phase, la sexualité et les droits reproductifs étaient au cœur des discussions : l’égalité des droits devant garantir l’égalité sociale indépendamment du sexe. (Source: https://antia-nco.com/blogs/blog-feministe/vocabulaire-feministe)
3eme vague: féminisme post-moderne. La troisième vague s’élève dans les années 1990 comme celle de la diversité des féminismes : elle apporte des visions multiples des conditions des femmes et du féminisme. Elle a été assimilée à une génération de jeunes; il est vrai que beaucoup de jeunes ont pu y trouver leur place comme féministes mais, outre qu’elle ne rassemble pas toutes les jeunes féministes, elle n’est pas qu’une affaire de génération et elle est là pour durer, à côté des autres vagues toujours vivantes. (Source: http://www.rgfcn.org/que-faisons-nous/courants-feminisme/les-courants-du-feminisme)
Les “grrls” de la troisième vague sont entrés en scène comme étant fortes, évitant la victimisation et définissant la beauté féminine pour elles-mêmes et non comme objets d’un patriarcat sexiste. Le grrl-féminisme a tendance à être global, multiculturel, et il évite les réponses simples ou les catégories artificielles d’identité, de genre et de sexualité. (Source: https://antia-nco.com/blogs/blog-feministe/vocabulaire-feministe)
4eme vague: la vague actuelle a émergé parce les jeunes femmes et hommes se sont rendus compte que la troisième vague était trop optimiste. Le féminisme quitte maintenant l’académique pour revenir dans le domaine du discours public. Des questions qui étaient au centre des premières phases du mouvement des femmes reçoivent une attention nationale et internationale de la part de la presse grand public et des hommes politiques : des problèmes comme les abus sexuels, le viol, la violence contre les femmes, l’inégalité des salaires, la pression exercée sur les femmes pour qu’elles se conforment à un type de corps unique et irréaliste et la prise de conscience que les gains en matière de représentation
féminine dans la politique et les affaires, par exemple, sont très faibles. (Source: https://antia-nco.com/blogs/blog-feministe/vocabulaire-feministe) C’est aussi la prise de conscience que les lois et la justice ne suffisent pas à une vraie égalité (égalité des droits n’est pas égal à l’égalité des faits) S’il est vrai qu’à force de combats, les femmes ont obtenu des droits identiques à ceux des hommes et une pleine liberté de penser, de choisir et de disposer de leur corps, stéréotypes et inégalités n’ont pas disparu pour autant.
Le vocabulaire féministe ne cesse d’évoluer, de se préciser, de se renouveler, et indirectement fait avancer la cause. Et l’on ne peut pas espérer mieux ! Plus ce lexique s’enrichira, plus il prendra de la place dans notre société et plus nos combats et idéologies feront partie du quotidien de notre société. Un répertoire riche est synonyme d’émancipation, de dynamisme, de valeur, de pouvoir et de liberté. (Source: https://antia-nco.com/blogs/blog- feministe/vocabulaire-feministe)